WHO CARES ?

Création Hybride – Danse / Théâtre / Cinéma

  • Type: CRÉATION SOLO NOVEMBRE 2024

LES ARTISTES

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CRÉATION novembre 2024

Un spectacle hybride entre théâtre, danse et cinéma. Une odyssée en solo au coeur des catastrophes naturelles.

Who cares ? est une fable écologique qui part de questionnements existentialistes. Comment trouver sa place, sa position, dans un monde traversé par les catastrophes ? Comment rester dans l’empathie avec les autres malgré le flux d’informations désespérantes dont nous sommes abreuvés ?

Guillaume Bariou se lance dans un rituel de re-connexion pour trouver son positionnement, en tant qu’homme et en tant qu’artiste. Pour cela, il va falloir accepter de se déplacer et d’opérer une mutation en profondeur.

Un parcours qui le conduira dans des contrées exotiques balayées par les ouragans, mais aussi dans le passé lointain, au temps de la disparition des dinosaures. Il s’agit de voir comment, en se connectant avec ces drames lointains, on peut finir par reconsidérer son propre environnement avec un regard neuf, métamorphosé.

 

Coproduction :

le Collectif FAIRE – CCN Rennes Bretagne,

le TU – Nantes

Théâtre Onyx – Saint-Herblain,

le Théâtre Francine Vasse – Nantes,

Bain Public – Saint-Nazaire

 

Avec le soutien de :

la Coopération Nantes-Rennes-Brest-Rouen-Le Mans / Itinéraires d’artiste(s)

Accueil en résidence : CDN Normandie Rouen, Chapelle Derezo Brest , La Fonderie Le Mans

Archipel avec le soutien du Fond Franco-Québécois pour la coopération décentralisée (FFQCD)

Accueil en résidence : Théâtre El Hamra – Tunis (Tunisie)

le Nouveau Studio Théâtre – Nantes

Accueils en résidence passés (recherche) : Le 104, Paris / Collectif FAIRE – CCN de Rennes de Bretagne / Bain Public, Saint Nazaire / Nouveau Studio Théâtre, Nantes

Échoué sur le plateau, comme il le serait sur une île déserte, un homme entame une communication avec le public en évoquant le film Seul au monde de Robert Zemeckis. Mais rapidement on ne sait plus s’il parle vraiment au public, s’il s’adresse à lui-même, voire aux personnages imaginaires qu’il fait naître sur scène. Il est question de catastrophes. Et de se mettre à la place de ceux qui les traversent.

C’est un homme qui se questionne avec humour sur la place qu’il occupe dans un monde pré-apocalyptique traversé par les drames. Un homme qui tente d’embrasser les situations des autres pour se transformer lui-même.

Ou accepter la transformation qui s’opère malgré lui.

Who cares ?, c’est d’abord un monologue en mouvement. Une sorte d’essai parlé et dansé pour un homme seul. Un homme parle. Mais a qui s’adresse t-il en définitive ?

Peut-être est-il juste seul ? Une solitude contemporaine, ultra connectée et totalement distanciée. Parfois, c’est même sa voix intérieure qui parle, sous forme d’une voix digitale laissant entrevoir les bugs et autres « glitchs » à l’oeuvre dans sa pensée.

Il y’a quelque chose de la logorrhée dans ces prises de parole. C’est un plongeon. Un plongeon dans un cerveau en ébullition. Une immersion dans un flot de textes et de gestes arborescents qui naviguent entre questionnements intimes et recherche d’altérité via l’anecdotique ou le médiatique, entre récits personnels, citations et mises en relation.

Par une action de sédimentation et d’agrégation des histoires des autres, il s’agit pour cet homme de basculer d’une posture ironique (dévastatrice) à une attitude post-ironique, plus en adéquation avec le monde et les êtres qui l’entourent.

Dans sa forme, Who cares ? allie de façon conséquente le médium théâtre, la danse, mais aussi le cinéma. Ainsi, une partie de l’odyssée est représentée à travers un film (La trace des dinosaures). C’est donc le même personnage qui traverse des modes narratifs différents  formant ensemble un collage, une fresque morcelée et onirique.

ORIGINES DU PROJET

À l’origine de « WHO CARES ? », il y a une recherche sur la question de l’empathie, commencée en 2016 et accompagnée par L’L, structure expérimentale de recherche en arts vivants à Bruxelles. Une recherche artistique au long cours, qui s’est développée sur plus de quatre années, lors d’une quinzaine de résidences à Bruxelles, Roubaix, Marseille et Nantes. 

Le choix de ce sujet était une réaction vive et sensible (épidermique ?) au monde qui m’entourait. Au monde tel que je le percevais. Un monde médiatique désespéré et violent. Un environnement offrant trop de place à l’ironie facile et au nihilisme. C’était le choix d’un sujet qui puisse contrer le cynisme ambiant dans lequel je m’enfonçais peu à peu et qui puisse avoir à la fois une dimension poétique et une dimension politique. 

L’empathie est la capacité à se mettre à la place des autres, à ressentir ce que ressent l’autre.  L’empathie est donc un changement de perspective émotionnelle et/ou cognitive. C’est un exercice de simulation et une modalité de rencontre d’autrui. C’est un moyen de ré-envisager ce qui nous entoure et donc de chercher un nouveau positionnement. Car réfléchir sur la question de l’empathie, c’est se poser la question de l’identité. En tant qu’être humain impliqué dans des relations inter-subjectives, mais aussi en tant qu’artiste.

J’étais le rat qui, après avoir appris à appuyer sur un levier pour obtenir de la nourriture, arrête de s’alimenter quand il perçoit que son action est associée à la délivrance d’un choc électrique à un autre rat. Ou le poisson de David Foster Wallace qui prend conscience du monde autour de lui et qui se le répète comme un mantra : « This is water, this is water… »

Assez vite, mon travail s’est concentré sur l’observation de l’impact des catastrophes naturelles : ouragan, tsunami, etc.… Je n’ai pour ma part connu aucune catastrophe. Individuelle, massive, privée, historique… Pas de vrai drame. Aucun de ceux qui font dire aux gens «Ouh lalah, ça n’a pas du être facile ». Il est fort probable que j’avais besoin des drames des autres pour (me ?) construire. Les drames des autres me parlaient. Dans une approche spectaculaire, il fallait également que ces catastrophes parlent à travers moi. 

Cette recherche m’a conduit à développer une pratique de corps de plus en plus poussée. J’ai commencé par un travail qui empruntait à la tradition du tableau vivant, pour ouvrir à la contemplation sur les traumas des autres. Puis le mouvement s’est imposé à moi, comme le compagnon nécessaire de la parole. Je ne suis pas un danseur mais le mouvement fait désormais partie de mon langage artistique, de mon écriture. Je ne suis pas danseur et pourtant je danse. Difficile d’imaginer une pièce aujourd’hui sans que le corps n’ai son mot à dire. 

« WHO CARES ? » Sera mon premier projet solo. 

« Un artiste, c’est quelqu’un qui a mal aux autres »

Jacques Brel, Radioscopie.

« Les animaux n’aiment pas avoir d’autres animaux sur le dos »

Burkhard Bilger, A dada.

GÉNÉRIQUE

conception, scénographie, écriture, bande sonore, mise en scène et interprétation : Guillaume Bariou

accompagnement chorégraphique et dramaturgique : Audrey Bodiguel

interprétation chant final en live : Suzon Bariou

regard extérieur : Sofian Jouini

création lumières : Willy Cessa

régie son : Christophe Sartori

création costumes : en cours

stagiaire scénographie : Léo Bureau

La trace des dinosaures (film)

scénario, co-réalisation : Guillaume Bariou

co-réalisation  : Karim Bouheudjeur

musique : Vincent Dupas