GUILLAUME BARIOU – WHO CARES / 22 au 26 avril + 06 au 10 mai + 04 au 11 novembre

Résidence de création – Biche Prod

Échoué sur le plateau, comme il le serait sur une île déserte, un homme entame une communication avec le public en évoquant le film Seul au monde de Robert Zemeckis. Mais rapidement on ne sait plus s’il parle vraiment au public, s’il s’adresse à lui-même, voire aux personnages imaginaires qu’il fait naître sur scène. Il est question de catastrophes. Et de se mettre à la place de ceux qui les traversent. 

C’est un homme qui se questionne avec humour sur la place qu’il occupe dans un monde pré-apocalyptique traversé par les drames. Un homme qui tente d’embrasser les situations des autres pour se transformer lui-même. Ou accepter la transformation qui s’opère malgré lui.  

Who cares ?, c’est d’abord un monologue en mouvement. Une sorte d’essai parlé et dansé pour un homme seul. Un homme parle. Mais a qui s’adresse t-il en définitive ? 

Peut-être est-il juste seul ? Une solitude contemporaine, ultra connectée et totalement distanciée. Parfois, c’est même sa voix intérieure qui parle, sous forme d’une voix digitale laissant entrevoir les bugs et autres « glitchs » à l’oeuvre dans sa pensée. 

Il y’a quelque chose de la logorrhée dans ces prises de parole. C’est un plongeon. Un plongeon dans un cerveau en ébullition. Une immersion dans un flot de textes et de gestes arborescents qui naviguent entre questionnements intimes et recherche d’altérité via l’anecdotique ou le médiatique, entre récits personnels, citations et mises en relation. 

Par une action de sédimentation et d’agrégation des histoires des autres, il s’agit pour cet homme de basculer d’une posture ironique (dévastatrice) à une attitude post-ironique, plus en adéquation avec le monde et les êtres qui l’entourent.

Dans sa forme, Who cares ?  allie de façon conséquente le médium théâtre, la danse, mais aussi le cinéma. Ainsi, une partie de l’odyssée est représentée à travers un film (La trace des dinosaures). C’est donc le même personnage qui traverse des modes narratifs différents  formant ensemble un collage, une fresque morcelée et onirique.