Julien Herrault / du 11 au 22 mars

Résidence en partenariat avec L’L – chercher autrement en arts vivants, Bruxelles

invisible : Résidence de recherche

Julien Herrault tente dans cette recherche de travailler l’invisible dans l’espace des arts vivants (censé exposé le visible) avec comme points de départ à ses expérimentations, le vaste champ des pratiques de méditation…

BIO / Né en France en 1982, Julien Herrault est artiste plasticien, performeur et vidéaste. Son travail fait appel aux énergies et aux matières les plus élémentaires pour ritualiser un retour aux origines, là où l’humain découvre la violence et la puissance de la nature. Conçues comme des tableaux vivants autant que des théâtres d’actions, mêlant à la fois un travail plastique (vidéo, photographie, sculpture, installation) et performatif (corps, geste, son), ses pièces mettent en avant la résistance du corps, la mémoire de ses gestes et les formes de son désir.
En 2006, il intègre la formation internationale Essais au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers, dirigé alors par la chorégraphe Emmanuelle Huynh (formation de recherche autour du geste et de l’acte chorégraphique).
De 2008 à 2013, il collabore au sein de la Compagnie Fanadeep à différentes formes pluridisciplinaires présentées dans des festivals.

En 2009, il est lauréat de la résidence Les inclassables de l’Institut Français et du Conseil des Arts et des Lettres du Québec (résidence de six mois à Montréal). Il vit ensuite une rupture artistique de deux ans qu’il qualifie d’« initiatique » durant laquelle il part vivre en Islande. Il revient en France en 2015 et commence à développer des projets solos, soutenus par différentes Scènes nationales et l’Espace Pasolini à Valenciennes. Dans ses pièces, il donne forme à une anthropologie du refoulé, explorant les thèmes de l’impermanence et de la fragilité de la vie (Will I See You Again, 2017) ou l’expérience de la mort en reconstituant le souvenir traumatique de l’image d’un suicidé (Dogs, 2019). Avec l’installation-performance Purs (2020), il débute sa recherche sur la productivité des corps à travers le portrait de son père. On y trouve tous les éléments qui forment depuis son esthétique, les matériaux bruts qui lui servent de médiums (la glace, la pierre, le bois, l’os ou le fusain) comme les gestes simples qui président à leur organisation (clouer, respirer, marcher, répéter).

Dans sa continuité, Seule reste la mémoire de nos souffles (2022) affine encore ces différents éléments au cœur d’un rituel totémique, et permet d’intégrer la dimension animiste à son travail qui s’inscrit dans des temporalités étirées, propices à méditation et introspection. L’épure de ses pièces et leur économie de moyens affirment ensemble les dimensions éthiques et esthétiques du minimalisme, comme s’il s’agissait de trouver dans le très peu un terrain d’entente entre l’homme et son milieu.
En automne 2022 et au printemps 2023, Julien Herrault est parti avec sa caméra à la rencontre de différentes communautés d’Amérique du sud et d’Asie centrale afin de documenter leurs modes de vie, et de commencer un projet d’installations vidéos documentaires, actuellement en développement et soutenu par l’Institut Français.

L’L / Depuis la saison dernière, le Nouveau Studio Théâtre a rejoint le réseau international de L’L | chercher autrement en arts vivants. Structure basée à Bruxelles, L’L chercher autrement en arts vivants accompagne des pratiques de recherche sur le long terme, volontairement inscrites en-dehors de la chaîne habituelle de production et de représentation. Alliant travail réflexif et pratique de plateau, une recherche à L’L est un processus qui s’étend sur plusieurs années à raison d’au moins quatre résidences annuelles, réparties dans différents lieux grâce à un réseau de partenariats internationaux (avec le soutien de Wallonie-Bruxelles international), et pour lesquelles les chercheur·e·s sont accompagné·e·s et soutenu·e·s financièrement par bourse vie L’L fondation d’utilité publique.

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